- "Se reposer ? Dormir ? Mais comment voulait il qu'elle dorme maintenant ? Enervée et excité par les événements de la journée
??"
Inconsciemment tout en pestant contre lui, elle se dirigeait vers la chambre et s'assit sur le lit, enlevant les bottes et ses bas tout en
marmonnant.
Leur glissement sur sa peau la ramena à la réalité et elle frissonna de plaisir.
A coté d'elle se tenait la combinaison, les gants et la cagoule. Elle se frictionna avec l'huile afin de pouvoir se muer dans le cocon de latex, qui
glissa tout seul si on excepte comme toujours les articulations. Quand sa seconde peau claqua contre son corps, elle ne put réprimer le reflexe de se caresser en passant particulièrement sur ses
seins, ses hanches et son entre-jambe.
Le latex faisait ressortir ses atouts féminins d'une façon envoutante, elle était comme nue bien qu'habillée. Une frontière si tenue mais si
remarquable.
Les étrangers qui la remplissaient lui rappelaient à nouveau tout le désir qu'elle s’efforçait de contenir et ce fut avec grande difficulté qu'elle
ôta ses mains pour se saisir de la cagoule.
Anatomique, cette dernière possédait des orifices pour les yeux, le nez et la bouche. Cependant de petits ergots de métal dépassaient de chaque coté
des ouvertures. Un zip s'ouvrait à l'arrière.
Elle repoussa ses cheveux et vint placer la pièce de plastique contre son visage, puis en tirant vers la nuque se glissa dans son autre moi. Une
fois le zip refermée, elle s'aida de ses doigts pour placer correctement le latex.
La première chose que l'on ressent quand on met ce genre de cagoule c'est la différence de bruit, les sons sont étouffés et ont s'attarde plus
volontiers sur les bruits internes du corps, la respiration, le cœur, les vibrations.
Ainsi fut-elle transportée dans une autre dimension quand ses mains vinrent frotter son visage dans un bruit si caractéristique à l'oreille interne.
Elle ferma les yeux et se passa la langue sur les lèvres.
Elle aurait tant aimé qu'il soit la devant elle, qu'il la regarde, qu'il s'érige pour elle.
La chaleur intime repartant de plus forte elle se ressaisit pour prendre les gants et les passer sur ses mains. Une fois l'opération terminée elle
se regarda à nouveau dans le miroir et fut satisfaite de ce qu'elle y voyait. Elle était complètement Blanche, si ce n'est ses yeux et sa bouche. Une femme de latex.
Elle plaça son téléphone sur la table de nuit, et se mit sous une fine couverture et ferma les yeux.
Plus par rituel se disait-elle, sure qu'elle n'arriverait jamais à dormir au vu des images érotiques qui traversaient son esprit.
Impossible qu'elle dorme au vu des…, qui…, devant…
Impensable vu qu'elle... et ...
Inutile...
impo...
...
Un vrombissement connu la réveilla.
Émergeant des bras de Morphée, elle se pencha et regarda son téléphone.
16h40 !!!
Salo...rie!! Il n'avait pas sonné !!
Elle avait reçu un message, c'était lui.
" Je me mets en route. A tout de suite. Je t'embrasse."
Elle se jeta hors du lit pour aller ranger et au passage les deux corps étrangers se rappelèrent à elle, lui arrachant un cri de surprise relayée
par une onde dans tout le bassin. Elle s'agenouilla quelques instants puis reprenant son souffle repartit vers le salon.
Emmagasinant sur ses bras tout ce qu'elle put trouver de non adaptée à la pièce elle fit un tas dans la salle de bain avec des vêtements, emplis la
poubelle et plaça le peu de vaisselle salle dans le lave vaisselle.
Elle sortit le plateau, y plaça 3 verres avec anxiété et le déposa sur la table du salon. A coté une bouteille de soda, une de Whisky et quelques
glaçons de marbre.
Un rapide coup d'œil sur la pendule lui indiqua qu'il lui restait à peine 5 minutes avant son arrivée probable. Elle s'agenouilla donc sur le petit
tapis qui était sien, mit les mains dans son dos et baissa la tète. Une boule au ventre persistait à l’attaquer.
17h02, la clef tourna dans la serrure et elle entendit son pas lourd franchir le seuil de la porte.
- "Bonsoir chaton !! Quelle agréable vision de te voir ainsi ! Tu es superbe !" dit-il tout en refermant la porte.
- "En refermant la porte ?? "se dit-elle.
- " Mais ou est cette Elisabeth ? Arrivera t'elle plus tard ? " Elle voulut ouvrir la bouche mais déjà se penchait-il sur elle pour
l'embrasser de ses lèvres chaudes. Elle lui rendit le baiser de la façon la plus torride qu'elle put, savourant sa langue, sa salive. Buvant au Graal de sa dépendance.
- " Rassures toi maintenant. Je t'ai fait marcher. Il n’y a personne d'autres que moi. C’est bien ensemble et rien qu'ensemble que nous
passerons les futures heures. Mais je suis fier de toi. Je vois que toutes mes instructions ont été respectées. Nous pouvons en parler si tu le souhaites mais pour le moment j'aimerai que tu me
serves un verre, s'il te plait."
Soulagé, mais étonnamment perturbée par la nouvelle, elle pivota pour lui servir son verre pendant qu'il s'asseyait gracieusement à ses
cotés.
- " Tu sais le but n'était pas tant de faire venir quelqu'un d'étranger à ta condition mais de te faire réagir. Raconte-moi ce que tu as
ressenti, comment tu te sens" lui dit-il en prenant le verre.
D'abord surprise, elle réfléchit à ses mots et lui tint le discours de ses pensées : De sa colère primitive, à l'angoisse passagère, au sommeil
érotique pour enfin évoquer son étrange déception.
- " C'est intéressant. Pourquoi pas, en fait ? Je ne pensais pas que cela te plairait. Tu évolues plus vite que je ne le pensais. Sers-toi
quelque chose à boire et viens contre moi que je profite de la douceur du don que tu m'offres."
Ainsi, ensemble profitèrent-ils du début de soirée pour échanger, dialoguer, ressentir. Parfois des caresses soutenues ou suggestives les mettaient
dans des états seconds. Parfois un câlin tendre les mettait dans une transe emplie d’ocytocine.
Après quelques heures, il lui demanda d'aller chercher un sac dans l'entrée. Il en sortit des accessoires pour le masque. Ses yeux furent occultés
et sa bouche remplit par une sorte de bâillon qui ressemblait à un petit phallus.
En dernier recours il plaça des attaches de cuir sur ses poignets et ses chevilles et l'emmena dans la chambre.
Il l'a coucha sur le lit, la lia solidement à l'aide des mousquetons, appuya sur la télécommande de l'amanite ovoïde entendant se déclencher le
bruissement si significatif puis se leva.
Devant la fenêtre de la chambre il s'alluma une cigarette et contempla la nature endormie alors que derrière lui, elle se contorsionnait sous les
assauts des ses désirs montants.
Dehors, La neige tombait à gros flocons, blanche, immaculée, masquant la nature d'une seconde peau saine et vierge.
Il se retourna, la regarda tout se disant :
- " Tous ces flocons n'arriveront jamais à la beauté de celui posé sur mon lit."
Fin.
Bonnes fêtes de fin d'année à tous les lecteurs et lectrices !!