Un silence suffocant règne dans la pièce baignée des rayons d’un soleil estival. Le mercure frôle allégrement les 35 degrés Celsius et on croirait presque entendre des cigales dans la campagne nordiste. L’objet est devant moi, posé sur mes mains prêt à englober ce qu’on lui donnera.
Le latex est épais, et quelques fermetures éclairs viennent briser le noir brillant par des touches d’inox.
Délicatement, je dé-zippe la partie arrière pour ouvrir en deux mon alter-ego.
Alors que ma respiration s’accélère mes mains viennent offrir à mon visage la morsure si douce de mon fétichisme. Je place les yeux et le nez sentant les parties métalliques effleurer mes cils; puis le menton qui me permet de gouter de la langue une autre fermeture placé devant ma bouche.
Prenant les cotés à partir du haut du crane, je zippe délicatement la pièce sur ma tête. Les parois élastiques viennent se plaquer contres mes joues fraichement rasées et l’enfermement prend toute sa dimension.
A chaque respiration, le zip devant mes lèvres se soulève un peu pour ensuite revenir se plaquer sur mon visage. Chaque mouvement du latex me caresse les joues et je ressens les premières extases de ma situation.
Le son est devenu opaque, presque flou. Une légère brise passe d’une pièce à l’autre m’arrachant un frisson de plaisir, me permettant de comprendre que mes autre sens prennent le relais. Le toucher est en ébullition.
Je m’agenouille, et passe un doigt sur le latex, autour des yeux, du nez… des oreilles. Le chuchotement du frottement résonne dans mes tympans alors que ma peau cherche à mémoriser le doux contact de l’effleurement passager.
Je suis tenté d’ouvrir un peu le masque par ma main sur un de zips frontaux mais mes endorphines fétichistes retiennent mon geste.
Je suis seul, agenouillé sur un sol froid, un masque de latex recouvrant mon visage.
Les minutes passent…
Je suis hors du monde, à l’écoute de mon monde.
Les seules pensées que je m’accorde sont le rêve de celle qui serait là, à mes cotés passant sa main, ses ongles sur mon crane, me susurrant des mots terribles ou bienfaisants, scellant autour de mon cou sa puissance faite objet.
L’aboutissement fétichiste du moment exhale les moindres parties de mon être, reléguant à des strates de psyché, cette érection présente depuis la seule pensée de l’idée originale.