Le chemin
jusqu'à la pharmacie fut long et difficile. Si elle avait bien analysé ses différents sens, ils avaient quitté les geôles froides et humides pour remonter vers des pièces plus éclairées et
chaudes.
Quelques escaliers en colimaçon furent un véritable supplice pour la jeune femme. Ses chevilles vrillèrent deux ou trois fois et Frère Matthieu eut
juste le temps de la rattraper. Son excitation ne redescendait absolument pas et son feu intérieur commençait à la consumait à chaque pas. Deux trois fois, ils croisèrent d’autre personnes qui
sur leur passage, soit gloussaient, soit murmuraient. Elle avait réussi à extraire quelques bribes de ces conversations silencieuses. « .. Nouvelle. », « ..Elle ne sait pas ce qui l’attend. »,
« .. Ce que j’aimerai revenir à mon premier jour. » « .. Elle doit passer les tests. »
Impossible pour elle de comprendre ces mots, de les unir dans un contexte révélateur, mais son inconscient lui clamait « méfiance ».
Quand il lui ordonna de s’arrêter, elle se crispa et tenta tant bien que mal de trouver l’équilibre. Arrêtée, elle sentit un filet de bave lui
coulait de la bouche et venir s’écraser sur sa poitrine.
- « Attends-moi ici, 25 je vais prévenir la pharmacienne. »
Une poigne métallique vint alors enserrer ses poignets rendant caduque tous les plans d’évasions qu’elle fomentait déjà. Fixée au mur par ce carcan
de métal, il lui devenait impossible de s’éloigner.
Résignée, elle bascula d’un pied sur l’autre en attendant frère Matthieu. La chaleur de ses reins n’ayant pas diminué elle soupira en essayant de se
frotter les jambes l’une contre l’autre.
- « Qu’avons-nous la ? » déclama une nouvelle voix masculine
- « Une nouvelle !! Oh, tu ne devrais pas te trémousser comme ça tu sais ? C’est dangereux par ici. Tu pourrais vite te retrouver aux salles
de services. Ah oui. ! C’est vrai que tu ne peux pas savoir. »
- « Laisse-moi-t’expliquer » lui dit la voix.
- « Imagine que dans ce bas monde, beaucoup d’homme laids ne trouvent pas la femme qu’ils voudraient. Alors que leur libido continue de
croitre, ils n’ont personne pour soulager leurs désirs fougueux.
Dans sa grande Bonté, Notre seigneur et Maître a trouvé cette situation intolérable et instauré les salles de services. Ainsi, attachée et masquée,
tu subiras les assauts sexuels de tous les indigents du coin.
Pourquoi masquée me diras-tu ? Et bien notre seigneur et Maître s’est rendu compte qu’avec un masque les hommes se désinhiber et que leurs instincts
profonds ressortaient mieux, libérant ainsi leurs âmes des affres sexuelles refoulées ! Intéressant non ?
Elle contracta tout son corps tentant de s’écarter de ce fou.
- « Ne soit pas si farouche, petite chose. Je ne pense pas que tu sois destiné aux salles de services, du moins je te conseillerai d’arrêter
d’essayer de te faire du bien parce que sinon tu risque d’en payer le prix. »
Calmement il lui passa la main sur le sexe ce qui la fit partir dans un orgasme incontrôlé.
- « Très intéressant », dit-il « tu réponds bien au traitement hormonaux, si j’ai un peu de chance je pourrais te réserver un soir ou
deux par semaine »
La main quitta son entrejambe, frustrant son corps demandeur puis elle sentit un baiser sur sa joue.
-« 25, un numéro que je vais me hâter de retenir, à bientôt petite chose » lui souffla t’il à l’oreille avant de disparaître.
Elle eu à peine le temps d’enregistrer les propos de l’inconnu qu’elle ressentit un souffle de vent chaud parcourant son coté.
Des mains fines s’affairèrent sur ses chaines murales puis une voix douce lui dit :
-« Suis-moi numéro 25. » et tant bien que mal elle s’engouffra dans ce qui semblait un long corridor blanc très illuminer. Elle entendit un «
swoucchh » caractéristique des portes de sas et entra dans ce qu’elle devinerait bientôt comme un bloc opératoire.
Immédiatement prise en charge par deux paires de mains féminines elle fut poussée dans une salle étroite dont on ferma la porte. On lui demanda de
s’assoir et après autant de moment si difficile, ce petit geste simple soulagea son esprit. Elle sentit qu’on lui retirait ses chaussures et de la même façon retrouver ses pieds libres de toute
cambrure la soulagea plus que de raison. On la remit debout, et elle entendit un zip dans son dos qui s’ouvrait. L’air frais effleurant sa peau la fit frémir.
Rapidement elle se retrouva nue et on lui retira le sur-masque à la visière de plastique ainsi que le mors de sa bouche. Ses mâchoires la firent
souffrir mais elle put à nouveau respirer par la bouche.
Vint enfin le moment qu’elle espérer tant. On lui retira le masque qui lui collait au visage et il lui fallut quelques instants pour s’habituer à la
lumière.
Quand le flou de vision disparut, elle put avec étonnement découvrir les deux créatures qui l’entouraient. Deux femmes entièrement revêtues de la
matière qu’elle reconnaissait maintenant. Du latex. Elle avait vu des tenues dans cette matière sur des sites érotiques ou dans les défilés de grands couturiers.
Les femmes étaient intégralement recouvertes de latex noir et perchées sur des hauts talons. Les seules ouvertures visibles étaient celles autours
des yeux. Elle portait une sorte de masque de respiration relié à un dispositif attaché dans leur dos par deux gros tuyaux et au milieu de leur front trônait un numéro. 17 et 19 plus
précisément.
Elles l’invitèrent fermement à se relever en prenant chacune un des ses bras, puis appuyèrent sur un bouton qui ouvrit la porte.
25, put enfin découvrir son environnement. Elle fut poussée dans une salle gynécologique entièrement noire. Les murs et le sol était recouvert de
petits morceaux de faïence, le plafond ressemblait a un drap de latex tendu entre les quatre coins de la pièce. Nulle fenêtre, seulement des luminaires indirects dans les murs.
Au fond une étagère moderne de la même couleur aux portes laquées et brillantes. Des appareillages électroniques inconnus installés au dessus de
celle-ci faisaient échos aux classiques de ce genre de pièce.
Chaise à étrier, respirateur et table d’intervention.
Une sorte d’infirmière bardée d’un tablier long lui tournait le dos.
-« Ah !! Enfin. Ce n’est pas trop tôt » dit-elle en se retournant.
-« Installez-la dans la chaise, mesdames ».
Fermement les deux êtres d’ébène la firent avancer pour la mettre sur la chaise. 25 tenta vainement de se débattre mais ses forces étaient
insuffisantes pour les contrer. Assise, on lui attacha les bras et le torse à l’aide de grosses sangles épaisses. Un autre serpent de tissu vint se lover autour de son cou maintenant sa tête sur
l’appui prévu à cet effet. Une fois l’installation terminée ses deux geôlières lui prirent les jambes et les installèrent dans les étriers, bloquant ses mouvement par les mêmes bandes d’intissés
noir.
25 se retrouvait offerte à toutes ses femmes dans une chaise de torture. Son cœur se crispa.
Une main douce recouverte de plastique vint délicatement frotter ses petites lèvres et son clitoris. Aussitôt son désir se réveilla et hurla dans
ses veines. Elle se cambra et chercha à accompagner la douce caresse.
-« bien, bien !! il semble que tu sois prête pour le check-up ! 19, passez-moi sa liste identitaire s’il vous plait »
Claudiquant sur ses talons, 19 récupéra une feuille de papier et la tendit à l’infirmière.
-«Alors..oui.. Ok.. Hmmm .. » Fit celle-ci tout en lisant le document.
-« Intéressant. Alors, nous devons faire de toi une infiltrée. Il y a longtemps que cela n’est pas arrivé. Tu vas… »
-« Arrêtez !! Vous n’avez pas le droit !! Relâchez-moi » parvint à dire 25.
-« Tais-toi. Je ne veux pas t’entendre. Si j’ai encore un mot je m’occupe de ton petit organe et tu seras obliger d’apprendre le langage des signes
!! » Lui tonna t’elle en plein visage.
-« Allez-vous faire voir. Espèce de folle !! On va me rechercher !! Vous irez en prison pour ce que vous faites !! »
-« Mais c’est qu’elle ne comprend rien celle la ? 17 !! Le masque et vite »
-« Laissez-moi !! Lâchez-moi !! je vous ferai payer tout ceci vous .. hmmm uhmm «
Un masque à gaz avait été plaqué sur sa bouche étouffant la moindre parole. Elle respirait maintenant par un tuyau au bout duquel un petit ballon se
gonflait puis se vidait.
-«C’est mieux ainsi. Je disais donc petite sotte, que nous n’avions pas eu d’infiltrée depuis longtemps. C’est une bonne chose, en espérant que je
ne suis pas trop rouillée au niveau de la procédure. Mais de toute façon c’est comme à l’armée j’ai droit à un pourcentage de perte » s’esclaffa t’elle.
-« 19 prépare les lunettes et les images adéquates ! 17 les implants sous-cutanées. »
A ces termes 25 se crispa et sa respiration s’accéléra. Mais qu’entendait-elle par là.
L’infirmière vint lui palper les seins et toucha ses hanches ce qui raviva encore plus son désir de sexe. Et alors qu’elle se sentait dégoulinante
et ouverte, elle se retrouva seule.
L’attente fut courte mais suffisante pour lui accorder un peu de repos.
L’infirmière avait refait son apparition au coté d’une machine étrange d’où des bras tentaculaires aux aspects de tuyaux semblait vouloir la saisir.
Elle la plaça à ses cotés et dans un effort de torsion elle put voir toutes sortes d’objets oblongues aux extrémités des tuyaux. Elle ne se fit aucun doute sur la destination de
ceux-ci.
19 s’approcha avec un chariot sur lequel était posé une sorte de lecteur DVD relié a de grosse lunette avec écouteurs intégrés. Une fois le chariot
en place 19 s’écarta conte un mur s’agenouilla et baissa la tête.
17 arriva par l’autre coté et posa de petits objets métalliques sur la table d’opération. Elle les mit dans un bain stérile et s’en alla se
positionner a coté de 19 dans la même position.
Faisant claquer ses gants de chirurgien au dessus de sa future victime, l’infirmière prit une grande seringue, et testa la fonctionnalité par la
sortie d’une petite goutte. Elle piqua sans ménagement dans le bras de sa captive tout en lui disant : - « faites de beaux rêves numéro 25 ».
Il ne fallut que quelques secondes pour sombrer dans l’inconscient.
Elle se réveilla avec un drôle de gout dans la bouche et des nausées persistantes. Elle sentit aussitôt des tiraillements, des douleurs. Juste en
dessous de ses seins, dans son bas ventre et au niveau de la nuque.
Celle-ci était supportable mais non négligeable. Elle respirait toujours par le masque qu’on lui avait plaqué, et chose nouvelle des lunettes noires
étaient sur ses yeux. Elle sentit aussi de petits écouteurs dans ses oreilles. On l’avait remplie également, bien qu’incapable de bouger de plus de 10 centimètres elle sentait des membres
synthétiques dans ses orifices.
Le plus étonnant dans ce réveil fut de sentir sous elle un drap de caoutchouc. Elle plaqua ses mains et fit glisser la matière entre ses doigts. La
paroi était fine et glissante.
En respirant elle se rendit compte que des fils électriques s’enfuyaient sur ses seins qu’elle comprit équipés d’électrode. Au dessus d’elle un
autre drap de cette matière venait la recouvrir comme un drap mortuaire.
Elle n’entendait un bip qui correspondait au battement de son cœur.
Un mouvement sur sa gauche la fit sursauter.
-« Elle est réveillée Madame ! »
-« excellent ! J’arrive » Entendit-elle en même temps que les talons qui se rapprochaient d’elle.
-« lancez le programme et les activateurs » dit la voix féminine tout en passant délicatement ses mains sur les seins de numéro 25.
Alors commença-t-elle à comprendre sa situation. En même temps qu’elle entendit une soufflerie puissante, un vide commença à se créer autour d’elle
venant plaquer les draps de latex contre son corps.
Petit à petit elle se sentit isolée et prisonnière de la matière. Celle-ci vint se mettre sur toutes les parcelles de son corps. Elle pouvait encore
bouger mais elle sentait que la matière la suivait empêchant toute poche d’air de se créer.
Au même moment, les lunettes s’allumèrent et des images commencèrent à défiler.
Elle vit des femmes latexées et entravées subir les assauts de mâles puissant. Grâce aux écouteurs elles pouvaient entendre leurs râles de
jouissance et les gémissements de plaisirs.
Sur ces images les électrodes de ses seins et les vibrateurs se mirent en route. Rapidement, elle arriva un stade de chaleur qui fut suivi par
sa propre jouissance. Tout son corps trembla de bonheur.
Les images changèrent et elle vu un couple d’amoureux qui déambulait dans un parc. Ceux-ci s’embrassaient tendrement et allèrent se cacher derrière
un bosquet. Là, l’homme prit délicatement la femme et l’invita à faire l’amour. Pendant ce temps, les seins de 25 devinrent douloureux et les corps étrangers devenus aussi froid qu’un glaçon lui
crispaient les entrailles.
D’autres images arrivèrent, une femme en position de soumise la tête couverte de latex faisait une fellation a un homme assis sur un trône. Son dos
zébrés de coup de fouet et la rougeur de ses fesses témoignaient des assauts subits. A ces images, des vagues de plaisirs lui revinrent par les biais des appareillages implantés.
Elle vit une mère de famille promener des enfants, des jeunes gens qui découvraient les prémices de l’amour, des amis qui discutaient, ou encore des
personnes qui dansaient sur des rythmes endiablées et toutes ces images étaient accompagnées des douleurs mammaires et de la froideur vaginale et anale.
Les images de sexe, de fouet de femmes ou d’homme attachées livrées aux supplices de tortionnaires respectueux, de femmes passant du latex sur leurs
visages, leurs lèvres, de copulations sadiques ou sodomites étaient elles accompagnées de plaisirs et de vague de jouissances.
Le traitement dura des heures et des heures, meurtrissant son cerveau et son corps mais au final elle tomba inconsciente.
La lumière du soleil lui blessa les yeux. Elle parvint à les ouvrir après quelques minutes et découvrit une chambre d’hôpital terne mais
fonctionnel. Son bras était relié à une perfusion et elle entendait le bip habituel d’une surveillance cardiaque. On lui avait mis une liquette d’hôpital et un haricot de carton était posé sur
ses cotés.
Son cerveau était brumeux, elle ne se souvenait pas de beaucoup de choses si ce n’est qu’elle roulait en voiture et puis plus rien.
Un Docteur en blouse blanche entra dans la chambre et la salua.
« Bonjour.. vous êtes Madame.. Attendez, je lis le document.. Madame Dubreuil. Valentine Dubreuil c’est bien ça ? »
-« euh .. oui oui c’est bien moi. Mais qu’est ce que je..
-« et vous habitez au 25, Rue Georges Sand à Lille c’est toujours bon ? »
-« Oui c’est bien ça mais pourriez vous m’expliquer ce que je fais Ici s’il vous plait ?»
-« Madame c’est au lieutenant de Police de vous expliquer mais tout ce que je peux vous dire c’est que vous êtes passée par une belle porte.
Vous avez eu un accident de la circulation et c’est un miracle que vous soyez vivante ? Vous en souvenez vous ?
Elle ouvrit de grand yeux et lui répondit : « Non pas du tout !! Ou ? Comment ? que .. »
-« comme je vous l’ai dit Madame, je ne peux vous en dire plus. Je vais vous ausculter afin de m’assurer que tout va bien. Relevez-vous un peu
que je puisse écouter votre cœur. »
Choquée et abasourdi par la nouvelle elle se pencha vers l’avant et vit le docteur qui passa deux gants de caoutchouc et prit son
stéthoscope.
A la vue des gants elle sentit une agréable chaleur envahir ses entrailles et elle rougit.
A suivre